Économie verte et bleue : les tendances du bioplastique

Cela dit, le véritable potentiel, toujours inexploité, est celui des ressources marines pour la production de bioplastiques : certains matériaux innovants, d’origine végétale (algues et microalgues), constituent une source potentielle et très précieuse d’amidons et d’autres composés organiques. Ceux-ci, grâce à des méthodes de traitement et de transformation déjà employées pour d’autres formes de raffinage de biomasse (la canne à sucre, par exemple), peuvent devenir des matières premières pour la fabrication de plastiques de qualité d’origine biologique et donc biodégradables. Mais les efforts du Brésil, par exemple, pour produire des matériaux d’emballage en bioplastique (la plus grande entreprise de produits chimiques du pays a construit une méga-usine pour la production de bioplastiques « I’m Green » dérivés de la canne à sucre) sont rendus totalement inutiles par les énormes besoins en eau douce et en terres arables que requièrent les plantations de canne à sucre fournissant la matière première. La production de bioplastiques à partir d’algues ne nécessite, bien au contraire, ni terres arables, ni eau douce. Les technologies permettant leur production de masse sont déjà disponibles, et des entreprises portugaises de haute technologie ont par ailleurs joué un rôle important lors de leur élaboration au sein de consortiums de recherche et de développement financés par l’Union européenne. En tissant des liens entre l’économie de la mer et le secteur industriel traditionnel, la production de bioplastiques d’origine marine pourrait devenir une opportunité d’une importance et d’un impact absolument stratégiques pour le Portugal.

Manuel Gil Antunes

Membre du conseil d’administration de A4F – Algae for Future.

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