La préoccupation chinoise pour la sécurité alimentaire est connue assurément, et elle s’est manifestée dans de nombreux domaines d’influence. Elle est naturellement assumée au niveau le plus officiel et a pu conduire, dans le passé, à des comportements d’agriculture intensive et à l’épuisement des sols, voire à la désertification. Il serait relativement aisé d’extrapoler ici ce type de comportement, qui peut apparaître relativement court-termiste, mais qui, comme en matière de climat, peut se justifier s’il associe à cette gestion de l’urgence l’investissement, la planification et l’expérimentation de méthodes alternatives permettant de mettre fin à ces pratiques. Comme dans un certain nombre de sujets liés à la gouvernance chinoise, il n’y a probablement pas d’autre choix que d’« engager les parties prenantes » chinoises et de prendre au mot leur souhait de participer à la mise en place de règlements ; mais, comme dans d’autres domaines aussi, et plus encore dans celui-ci, l’interférence avec des initiatives privées, typiquement axées sur la rentabilité, voire la survie, rend la tâche de « normalisation » des pratiques chinoises difficile. Encore s’agit-il là d’un pays engagé dans un processus de responsabilisation affichée vis-à-vis des instances de gouvernance globale. La forte compétition fait cependant craindre que les acteurs importants qui se trouvent en Asie ne soient encore moins « gérables » que la Chine à l’avenir. L’identification des enjeux et des objectifs à atteindre d’ici à 2030, mentionnée plus haut, aura été une étape importante, confirmant l’importance de ce nouveau « centre de gravité halieutique de l’Asie ». Mais le respect de ces urgences et l’efficacité des mesures de vérification et de contrôle, voire des sanctions, restent les clés à trouver pour résoudre ces questions critiques des décennies à venir.
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