Les océans, l’eldorado économique de demain ?

Le XXIe siècle sera-t-il celui des minerais sous-marins ? Nodules, encroûtements, sulfures, terres « rares » (1) sont désormais les objectifs avoués de la conquête des fonds marins les plus directement accessibles. Une immense palette de produits d’origine marine – sel, coquillages, sable, pétrole et gaz, minerais, phosphates – font partie de cette panoplie. Bien d’autres ressources s’y ajoutent désormais, comme l’énergie directe, qu’elle soit marémotrice ou maréthermique. La matière vivante elle-même n’est pas étrangère à cette quête : colles, colorants, algues, ambre gris, huile, molécules à usage pharmaceutique ont fait ou font partie de l’extraordinaire catalogue des ressources disponibles.

Dans cet inventaire, il est nécessaire de faire un tri. De très nombreuses ressources, considérées par le passé comme essentielles, sont maintenant reléguées au rang d’accessoire ou de curiosité historique. Ainsi le sel, matière indispensable pour la conservation comme pour l’alimentation, a perdu beaucoup de sa valeur depuis l’invention de la réfrigération. Le pourpre tiré du coquillage murex (ou pourpre de Tyr) n’a plus d’intérêt qu’archéologique. Les coquillages (nacre, décoration, outils) n’ont plus qu’une utilité décorative depuis l’arrivée des boutons de chemise en plastique, même si les perles du golfe Persique ou de Ceylan gardent leur intérêt commercial.

André Louchet

Professeur émérite de géographie à l’université de Paris-Sorbonne, auteur notamment de La planète océane (Éd. Armand Colin) et de l’Atlas des mers et océans (Éd. Autrement).

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