Les océans, l’eldorado économique de demain ?

Une triple révolution. Une révolution technologique

Jusqu’à l’époque contemporaine, l’homme ne s’était attardé que dans la pellicule superficielle de l’océan, soit en apnée (2), en scaphandre lourd ou simplement par la pêche ou la chasse marine. Les vrais progrès sont contemporains : la plongée « à vif », grâce à l’invention du scaphandre autonome (1943), fait atteindre des profondeurs de l’ordre de 80 mètres. Des mélanges respiratoires tels que le trimix (oxygène, hélium et azote) permettent, dans des conditions très difficiles, de dépasser les 200 mètres (les 500 mètres n’étant atteints que de façon très expérimentale grâce à la médecine hyperbare). Les plongées par engins submersibles, soit pilotés, soit autonomes, ont permis d’atteindre en 1934 la profondeur de 923 mètres (Dr William Beebe), en 1948 celle 3000 mètres (Pr Auguste Piccard), et en 1960 la profondeur extrême de 10 916 mètres (Jacques Piccard et Don Walsh), record battu très récemment par James Cameron (environ 10 998 mètres en 2012). Au-delà des records, ces expériences ont permis de reconnaître la nature des fonds marins et notamment de découvrir des sources hydrothermales en 1977 et la vie qui y est associée, bouleversant le dogme d’une vie impossible sans photosynthèse. Une longue route reste cependant à parcourir pour permettre une exploitation des richesses sous-marines profondes, le froid, l’obscurité et, surtout, la pression étant des obstacles redoutables.

André Louchet

Professeur émérite de géographie à l’université de Paris-Sorbonne, auteur notamment de La planète océane (Éd. Armand Colin) et de l’Atlas des mers et océans (Éd. Autrement).

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