Les océans, l’eldorado économique de demain ?

Pour ne prendre que deux exemples emblématiques, 60 % des ressources mondiales en magnésium, indispensables pour les alliages aéronautiques, se trouvent en mer et les quantités d’hydrates de gaz naturel (HGN ou « clathrates », liquides dès –20°C, contre –163°C pour le GNL) atteignent deux ou trois fois les réserves de combustibles fossiles connus.

D’autres ressources sont disponibles : de l’eau douce, ou des sources d’énergie primaire basées sur le gradient thermique et sur la récupération de l’énorme énergie dissipée dans les marées, les houles et les vagues. L’énergie potentielle d’une vague de 100 m de long et de 1 m de haut peut être estimée à 333 kilojoules. Si la vague met une seconde à s’aplatir, la puissance dissipée peut être estimée à 300 kilowatts, et à environ 6000 kilowatts pour une vague de 2,5 mètres (conditions de tempête) (3). Les côtes du monde les plus favorisées sont comprises entre les latitudes 30° et 60° (dans l’hémisphère Sud en raison de la hauteur des vagues comme dans l’hémisphère Nord par la longueur des côtes concernées). On connaît notamment les potentialités de l’énergie marémotrice de sites à grand marnage, comme Fundy Bay (entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick au Canada) et la baie du mont Saint-Michel en France.

André Louchet

Professeur émérite de géographie à l’université de Paris-Sorbonne, auteur notamment de La planète océane (Éd. Armand Colin) et de l’Atlas des mers et océans (Éd. Autrement).

Ajouter un commentaire